à propos
Catherine Rondeau est une artiste photographe, vidéaste et auteure, établie en Mauricie (Québec). Née en 1971 à Hyannis Port, dans le Massachusetts, elle a grandi à Sherbrooke. Après des études collégiales en Lettres, elle participe à la Course destination monde en 1993-94, puis obtient un baccalauréat en beaux-arts à l’Université Concordia, avec une majeur en photographie (1997).
Au début de sa carrière, elle réalise et expose plusieurs projets documentaires, son style de prédilection à l’époque. Elle œuvre ensuite principalement dans les domaines de la réalisation télévisuelle et de l’enseignement de la vidéo.
En 2010, elle complète une maîtrise en communication à l’Université du Québec à Montréal. L’année suivante, elle publie une version remaniée de son mémoire portant sur le rôle vital de la fonction imaginaire (Aux sources du merveilleux, une exploration de l'univers des contes, Presses de l’Université du Québec). Ce travail de recherche marque un retour à la création artistique et amorce un tournant vers l’univers du photomontage et de la vidéo surréelle.
Depuis, son travail a été présenté dans une douzaine d’expositions solo au Québec. Elle a reçu des bourses en arts visuels de la SODEC (2016) et du CALQ (2019, 2022 et 2025), et remporté en 2021 un premier concours d’art public pour la bibliothèque de Saint-Bonaventure. Elle a également participé à des résidences artistiques, notamment au Centre for Contemporary Arts de Glasgow (2018) et au Centre d’art de Kamouraska (2015).
Plus récemment, elle a rejoint le Studio Cobalt de l'Atelier Silex et contribué à la réalisation du Projet Osmose, une fresque en mapping vidéo primée « Coup de cœur du jury » aux Grands prix culturels de Culture Trois-Rivières en 2024. L'artiste prépare actuellement une exposition d'art public intitulée Truites mur à mur,qui sera présentée à Saint-Alexis-des-Monts du 18 juin au 30 septembre 2025.
Catherine Rondeau donne régulièrement des conférences sur sa pratique et anime des ateliers de création dans les écoles. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées canadiennes.
démarche artistique
Depuis plus d’une décennie, Catherine Rondeau explore les liens entre l’imaginaire des contes et la construction identitaire à travers une pratique photographique fondée sur le photomontage numérique. Son langage visuel, à la fois intimiste et onirique, mêle fiction et réalité dans des tableaux soigneusement composés où les repères sont volontairement brouillés. Elle capte individuellement les éléments visuels qui composent ses œuvres, puis les juxtapose à l’ordinateur afin de créer des univers poétiques empreints d’une douce étrangeté.
Longtemps centrée sur des figures féminines et enfantines, souvent incarnées par elle-même ou ses enfants, sa démarche s’est récemment élargie à des formes plus collectives et à l’art public de très grand format. En 2023, elle contribue à la fresque de vidéo mapping Osmose, une œuvre collaborative projetée sur un mur extérieur dans le cadre d’un événement culturel à Trois-Rivières. Cette incursion dans l’espace public ouvre la voie à Truites mur à mur (2025), une série d’œuvres photographiques murales imaginée pour dialoguer avec le territoire de Saint-Alexis-des-Monts et ses habitants, dans une région où la pêche occupe historiquement une place importante — à la fois dans l’expérience et l’imaginaire collectif. À travers ces créations récentes, l’artiste conserve sa sensibilité esthétique et narrative, mais déployée à une échelle monumentale.
Son travail se distingue par un sens aigu de la composition et une tension subtile entre beauté formelle et charge symbolique. Héritière des techniques classiques de mise en scène, elle détourne les codes de l’imagerie traditionnelle pour susciter la réflexion — souvent autour des mécanismes intérieurs du psychisme, des rites de passage ou des zones floues de la perception. En cela, sa démarche conjugue deux pôles trop souvent opposés : l’émotion esthétique et la profondeur conceptuelle. Si l’art contemporain a parfois proclamé la mort du beau, Catherine Rondeau revendique, quant à elle, la liberté de créer des œuvres qui touchent autant qu’elles interrogent.

De l'autre côté du miroir en exposition à la maison de la culture Mercier, Montréal, 2015